vendredi 10 avril 2009

chapitre N-5

###N-5
. Parmi les quelques restaurants servant de la viande humaine, bon nombre se prétendaient "restaurants centrafricains" (même s'ils étaient tenus par des Noirs non origninaires de ce pays), d'autres simplement "restaurant antropophage" dont les cuisiniers et serveurs pouvaient être de toutes origines éthniques et donc souvent "français de souche". Les corps étaient parfois présentés avant découpe, mais sans tête ni viscères, selon la législation. Le tronc était donc vide, comme pour une carcasse de porc, ce qui permettait de constater qu'un corps humain contenait beaucoup moins de viande, sur sa masse totale, qu'un animal de boucherie. Pieds et mains étaient généralement présents, proposés ensuite (après découpe générale) comme mets particuliers. D'autres restaurants de présentaient que les membres (épaule ou fesse incluse), la pauvreté en viande du tronc n'en faisant pas un objet appétissant, selon eux. Ce peu de viande était récupéré et servi séparément. Les "blancs" désignaient les pectoraux, par analogie anatomique avec ceux des oiseaux. Il y avait aussi des "travers", du "tournedos", etc, mais c'étaient surtout les grands muscules des membres qui étaient les plus prisés des clients.
. Ceci fut favorable à la fréquentation touristique de notre pays: nos voisins n'avaient ainsi pas à se payer un voyage jusqu'en Centrafrique pour manger de l'humain. Cet argument pesait peu pour les Japonais, d'autant moins que le coût du séjour en Centrafrique était bien moindre, pour des établissements d'un confort tout à fait "occidental". Toutefois, il y avait un pourcentage élevé de touristes japonais parmi les convives de nos restaurants antropophages, relativement au pourcentage de touristes japonais dans l'ensemble du tourisme passant par la France. La Hollande autorisait elle aussi le canibalisme non lucratif, mais avait pour une fois un temps de retard sur l'ouverture de restaurants antropophages.
. L'Angleterre précéda de peu la Hollande dans l'autorisation de servir de la viande humaine dans les restaurants.

. Les écologistes "objectifs" (traitant les autres de "bondieusards") estimaient que le canibalisme était la solution la plus simple et naturelle au problème de la faim et de la surpopulation, et que l'humanité l'avait pratiquée depuis ses origines.

. Le canibalisme avait été rétabli (sans se retreindre aux morts en ayant exprimé la volonté) dans onze pays africains, sous diverses formes, saisissant l'occasion (sur l'exemple centrafricain) d'un "retour aux sources" niant les valeurs imposées par la violence par la colonisation européenne et maîtrisant ainsi tant leur démographie (même s'il n'y avait pas grand chose à manger sous la peau de ces enfants innombrables, en réduire le nombre n'avait que des avantages) que leur ration de protéïnes nécessaire. Les clandestins et braconniers étaient mangés, d'ailleurs dans certains pays presque tout était prétexte à finir dans une assiette. Loin de faire fuir les touristes (même si certains ne venaient plus), le canibalisme en amenait beaucoup. Le risque vague de finir soi-même mangé (savait-on jamais?) pouvait faire partie du sentiment de "retour à l'aventure" d'un tel tourisme.
. Ressource inépuisable (puisque ne diminuant qu'en diminuant aussi le nombre de bouches à nourrir), la viande humaine n'était pas sans risque sanitaire dans ces pays. Certes, le virus du sida, les méningocoques et bien d'autres germes ne survivaient pas à la cuisson (même rapide) mais certains parasites et autres affections demandaient une cuisson aussi poussée que pour le porc, ce que par économie les cuisiniers locaux ne respectaient pas toujours. On assista en Afrique au recul des religions monothéïstes (y compris l'islam, jusqu'alors en plein essort) au profit des cultes anciens, d'une part, de l'athéisme-animiste d'autre part (ne supposer aucun esprit ou alors en supposer en tout). Ceci parce que les non-monothéïstes étaient mieux nourris que les autres, voire (quand ils en avaient l'occasion) mangeaient des monothéïstes, alors que l'inverse ne se pratiquait pas. Tuer, oui, mais sans manger, donc sans en tirer profit face à la pénurie mondiale de protéïnes: le nombre de bateaux de pêche abandonnés sur les côtes rappelait que l'on ne prenait plus grand chose en mer. En fait avant même de ne plus être directement rentable, la pêche en mer avait vite cessé de l'être face à la pêche humaine.
. Certains médias occidentaux (surtout américains) dénonçaient le canibalisme comme la pire évolution que nos sociétés eussent connues, d'autres (surtout en France, Hollande, etc) donnaient des recettes de cuisine ou classaient les meilleurs restaurants antropophages européens.

. Erwann n'avait pas encore eu l'occasion de manger de la viande humaine (car en Europe il y avait bien moins de corps sanitairement consommables et légalement disponibles que de gastronomes désireux d'essayer, ce qui expliquait que l'on n'en trouvât pas encore en hypermarché: les restaurants achetaient tout, sûrs de faire une belle marge en servant des plats, qui, de fait, n'apportaient rien de plus gustativement que de la viande de porc de second voire troisième choix), mais avait indiqué dans son testament (au cas où...) qu'il acceptait d'être mangé à condition que sa viande fût préparée de l'une des façons qu'il listait, et qu'en aucun cas certains ingrédients qu'il détestait ne devaient être utilisés ni même proposés séparément lors de ce repas.

. Encore peu présente (du moins officiellement) en Amérique latine et au Moyen-Orient, l'antrophagie s'était vite répandue en Asie: le gouvernement chinois n'avait pas tardé à l'autoriser, surtout en ville où l'excès de population inutile issu de l'exode rural était un problème à tous points de vue. Nombre de Chinois trouvaient même plus naturel de manger de l'humain que de manger du chien, cet animal semblant moins sain culinairement que le porc ou l'humain. Le Japon hésistait encore à l'autoriser, tout en sachant que nombre de ses habitants ne s'en privaient pas lors de séjours dans certains pays d'Europe ou d'Afrique noire. Dès que ce feu passerait au vert, la Chine proposerait du dissident fraîchement exécuté aux restaurants antropophages japonais, de même qu'elle vendait déjà depuis des décénies leurs organes greffables à des cliniques américaines, au point de programmer les dates des exécutions en fonction des groupes HLA demandés. Exporter aussi la viande était bien plus facile. Les Japonais étant privés de viande de baleine (encore plus "politiquement incorrecte" aux yeux du monde ces dernières années) suite à la destruction de ces flottiles par les éco-nauffrageurs (ce qui évitait de dire "terroristes" ou "résistants"), le nouveau snobisme par rapport aux usages occidentaux (surtout américains) serait la viande humaine, de sorte que l'autorisation d'en servir n'était plus qu'une question de temps de mise au point de la règlementation sanitaire correspondante.

. Le canibalisme avait aussi été autorisé en Russie, en premier lieu pour nourrir les troupes envoyées en Tchétchénie: "si les Français avaient été canibales, Napoléon aurait facilement gagné en Russie, au lieu de voir ses soldats mourir stupidement de froid et de faim dans des campagnes jonchées de viande humaine toute fraîche". Exemple à ne pas suivre, donc feu vert pour le canibalisme militaire, bien que l'intendance des armées modernes suivît bien mieux que celle de la Campagne de Russie.
. La Russie n'avait aucun problème de surpopulation, et était devenu le plus riche (en produit national net) des grands pays industrialisés, tant par sa main-mise sur toute la haute technologie grand public que par la possession d'immenses ressources naturelles (minerais rares inclus: rares ailleurs, abondants en Russie) l'immunisant contre les hausses des cours des matières premières dont souffraient beaucoup les Etats-Unis, l'Europe, le Japon et la Chine. Le canibalisme n'y était donc pas une nécessité économique, mais l'affirmation d'une indépendance vis à vis à des idéologies "archaïques" d'origine essentiellement religieuse.

. Le sujet semblait rester tabou aux Etats-Unis (où seuls les éco-terroristes, appelés essentiellement ainsi là-bas, le pratiquaient assidûement et s'en ventaient) mais une partie des Blancs soupçonnaient vaguement les Noirs d'être prêts à y revenir, voir d'y être déjà revenus clandestinement, comme si dans "afro-américain" le premier mot l'emportait culturellement sur le second.

. En France, la natalité baissait encore nettement (108 662 pour l'année 2005, en cumul des naissances et des adoptions externes, en particulier issues de vaches porteuses) du fait de la hausse du cours des embryons suédois certifiés, l'offre étant loin de suivre la demande mondiale. Les risques pénaux et financiers étaient tels, en cas de transmission de maladie génétique, que très peu de parents potentiels prenaient désormais celui de procréer eux-mêmes, vu ce qui était arrivé à ceux qui avaient transmis une tare. Dans le cas d'un embryon acheté, la responsabilité génétique incombait au fournisseur. On importait d'ailleurs bien moins d'embryons, en 2005, que de nouveaux-nés issus des troupeaux de vaches porteuses hollandaises. La femme enceinte était devenue une rareté: les entreprises pouvaient les licencier sans indemnités dès que ça posait des problèmes de sécurité ou d'ergonomie au travail, l'accouchement était très cher (à moins d'accoucher à l'ancienne, à domicile avec le médecin de famille, donc "dans la douleur"), très peu de jeunes filles souhaitaient faire une puberté entière (s'arrêtaient généralement au stade de poussée des seins, sans aller jusqu'aux règles) et celles qui l'avaient faite (parce qu'antérieurement à la possibilité de l'éviter, ou par méfiance envers ces implants régulateurs électroniques) ne souhaitaient pas ressembler à des outres, et moins encore prendre de la largeur de bassin voire des vergétures: toute la publicité et les magazines féminins (depuis très longtemps: bien avant l'ELR) avait fait grand usage de la retouche numérique de silhouette pour alléger les hanches, en plus d'allonger les jambes, car dans l'inconscient masculin les hanches larges étaient le symbole d'une VIEILLE femme, ayant déjà bien trop servi, la jeune, la vierge (si possible) ayant une silhouette plus androgyne (poitrine exceptée) du moins était-ce cela qui se "vendait", qui plaisait.
. Le nombre d'enfants légalement libres bien avant 18 voire 15 ans augmentait du fait des progrès des études par didacticiel, l'école hors domicile n'ayant lieu que pour ce qui demandait des installations particulières (chimie, technologie) après la phase de découverte en virtuel (donc sans frais ni risque) des expériences de ce domaine. Le niveau du Bac avait beaucoup augmenté tandis que les élèves le passaient plus tôt. Le salaire scolaire (très motivant, puisqu'aux résultats) et les implants antipubertaires y étaient pour beaucoup, en plus de l'amélioration du rendement d'enseignement (apprendre plus en moins d'heures sur moins d'années, grâce au sur-mesures permis par les didacticiel et le recentrage sur les "matières utiles"). Les ingénieurs diplômés vers 18 voire 16 ans n'étaient plus une rareté, l'accélération donc le rajeunissement des études exploitant bien mieux l'aptitude des jeunes cerveaux à apprendre et surtout à s'intéresser spontanément à ce qu'ils apprenaient, ce qu'ils confirmaient ensuite en donnant généralement satisfaction (plus que leurs prédécesseurs, en moyenne) dans les entreprises les employant.
. La France avait gagné de nombreuses places dans les comparatifs européens, tout en étant maintenant le pays dépensant le moins par élève (encore moins que la Finlande).
. Autant le divorce était devenu très difficile pour les parents (tout en restant facile pour les couples sans enfants), autant il était maintenant fréquent pour les enfants vis-à-vis des parents. Le Danemark avait précédé de plusieurs décénies la France dans le domaine, mais sans le généraliser autant que l'avait ensuite fait l'ELR. Des examens de compétences périodiques permettaient de détecter les cas (fréquents) où les enfants étaient estimés plus censés et lucides que leurs parents. Une dégénitalisation des parents était parfois la solution proposée avant séparation définitive, la sexualité rendant souvent stupide et méchant, avait-on constaté, ou simplement négligeant (ce qui était un moindre mal, tout en constituant une preuve d'incompétence parentale).
. "Une société de conservation, post-spirituelle et post-sexuelle", rêvaient certains idéologues de l'ELR, partant du principe que les religions et la sexualité étaient deux des quatre turbocompresseurs de la stupidité malveillante humaine, les deux autres étant l'orgueil et la vénalité. La vénalité par opposition à l'avarice, qui, elle, était favorable à la société de conservation: la première ne rêvait que de gagner plus, alors que la seconde se contentait d'éviter toute dépense évitable.
. L'abolition de l'âge de la majorité (des majorités, en France: une pour chaque domaine de citoyenneté) avait aussi eu lieu en Hollande, en Belgique, en Italie, au Danemark et était en cours de discussion en Angleterre, mais les enfants "affranchis" (par analogie avec l'esclavage) n'étaient pas encore reconnus comme tels dans toute l'Europe. Les pays ayant aboli l'âge de la majorité déconseillaient donc aux moins de 18 ans de se rendre dans les pays où ils ne seraient pas considérés comme des citoyens autonomes.

. Le modèle français était reconnu ailleurs pour son efficacité, mais estimé difficilement transposable là où les politiciens étaient encore inféodés à des lobbies, comme les anciens gouvernements français l'avaient tous été au BTP et au pharmaco-médical. D'où l'apparition de groupuscules (parfois pas si "uscules" que ça: ramifiés et bien organisés) pratiquant à la fois de l' "outing" des corrompus et du contre-chantage pour tenter de couper le cordon ombilical entre gouvernants et lobbies. En Angleterre cela devenait de plus en plus violents, en rejoignant un mouvement indépendantiste souhaitant rompre l'inféodation aux Etats-Unis au moins autant qu'il avait auparavant souhaité sortir de l'Union Européenne (ce qui avait partiellement eu lieu, en se retrouvant en "zone externe" suite à non-adoption de l'Euro. La disparition de la Commission de Bruxelles avait profondément modifié les institutions européennes, fonctionnant maintenant en quatre zones, avec droit de véto référendaire d'initiative populaire des nations de la zone centrale (Euro), puis de moins en moins d'obligations et d'influence dans les zones suivantes).

. Westfilm reçut la commande d'un film à budget "pharaonique" probablement inspiré par "Gamma", "Attaquer en 36", etc, mais situé essentiellement aux Etats-Unis: une histoire-fiction dans laquelle les Allemands avaient réussi à faire la bombe A en 1944 en Norvège (alors qu'en réalité ils en étaient très, très loin, la voie choisie étant une impasse et la production d'eau lourde insuffisante même pour un petit réacteur expérimental de cette ancienne filière) et s'étaient partagés le monde avec les Soviétiques, d'où la construction d'un mur nord-sud au milieu des Etats-Unis et du Canada (genre "muraille de Chine" en plus moderne), la partie Altantique étant occupée par les Allemands et la partie Pacifique par les Russes. Les Japonais s'étaient contentés de l'Australie et de la Nouvelle-Zélande.
. Ce film spectaculaire (et trop coûteux pour être tourné avec les méthodes américaines, tandis que Bollywood ne disposait pas, contrairement à VTP, de toute la panoplie nécessaire issue de "Gamma" et consorts) allait servir de pilote à une série de "présent-fiction" moins coûteuse se déroulant ensuite dans l'Amérique occupée, avec son mur, ses tentatives d'évasion (par le Mexique, entre autres, parfois par la banquise, tout au Nord), ses "Lebensborn" (côté américain, dans certains Etats ayant connu une immigration suédoise importante au XIXème siècle) les attentats préparés par des résistants (de chaque côté), le marché noir, les délations, avec dans les médias des émissions et débats incessants sur le génocide amérindien. Le titre n'était pas encore choisi, ce qui n'était pas un obstacle pour commencer le tournage. Celui-ci reprenait la thèse de l'assassinat d'Hitler et de son remplacement par un stratège plus pragmatique, sans prendre quelqu'un d'aussi "médiatiquement populaire" que dans Gamma. Le remplaçant était tout simplement Werner von Braun, n'attendant que la mise au point d'une bombe atomique transportable par ses V2 (puis "V3"), seuls engins capables à l'époque de l'expédier par dessus l'Atlantique en toute impunité (ou d'être lancés du Pacifique depuis un sous-marin, pour frapper n'importe où à l'intérieur du territoire américain), contrairement aux Américains qui, dans la réalité, avaient dû venir survoler le Japon en avion (et à hélices, en plus) pour larguer la leur. Après l'anéantissement de Pittsburg (aciéries) et de Seatle (aviation) sous des champignons radioactifs, les Etats-Unis signaient une capitulation sans condition, Von Braun étant toutefois amené à partager la conquête avec Staline en échange de l'arrêt des hostilités sur le front est-européen. Le débarquement de milliers de chars russes en Alaska (ancienne province russe, vendue jadis) était l'une des scènes "mémorables" du film.
. "Gamma" avait connu un certain succès aux Etats-Unis, succès limité par la vision trop eurocentrée de l'histoire: ce qui se passait aux Etats-Unis était précisément montré, mais trop brièvement par rapport à l'ensemble du film. La victoire nazie et un nouveau pacte germano-soviétique étaient une base à réexploiter autrement. Il y avait déjà eu le thème de l'occupation dans la série "V" mais celle-ci la confiait à des extraterrestres reptiliens déguisés en humains. La rétro-fiction avec victoire des deux grands dictateurs d'alors évitait le recours à ce "deus ex-machina" et serait bien plus "plapable", avaient estimé producteurs et scénaristes américains. Cette fois ce qui se passait en Europe était vite survolé (en en montrant assez pour expliquer la victoire permise par l'assassinat d'Hitler "au bon moment"), l'enjeu du scénario étant surtout le "traité de Dallas" au cours duquel Staline et Von Braun se partageaient le continent nord-américain sans suivre la découpe originelle des Etats (le Mur, oblique, divisait le Texas, entre autres, pour se partager le pétrole). On pouvait aussi y retrouver une allusion à l'occupation de la Palestine par l'armée Israëlienne dans le pillage des terres et le détournement de l'eau réduisant les paysans américains à la famine, encore soixante ans après la guerre, quoique le détournement de l'eau pût aussi évoquer celui de l'Amoudaria et du Sirdaria (d'où l'assèchement de la mer d'Aral) par Staline au profit de ses plantations de coton. Le système métrique était imposé de part et d'autre du mur (la détention d'instruments non métrique valant le goulag ou le stalag, selon le coté), tandis que les habitants de la moitié ouest devaient apprendre le russe et les autres l'allemand, deux langues particulièrement difficiles pour un peuple n'utilisant jusqu'alors ni déclinaisons ni conjugaisons. L'occupation allemande était jugée moins dure (moins de répression idéologique, peu de restriction de circulation, maintien du droit de propriété privée pour les agriculeurs et petits industriels) pour les Blancs que ce qui se passait dans le secteur soviétique (où tout était confisqué et toute expression censurée), mais bien pire pour les Noirs et surtout les Juifs, d'où des tentatives de franchissement du Mur dans un sens ou l'autre selon la catégorie à laquelle on appartenait. Les Allemands avaient "libéré" les Amérindiens et les avaient nommés administrateurs (au dessus des Blancs) ça et là, considérant que les habitants originaux étaient plus légitimes que les "Anglais".
. Selon le succès du "pilote" des "saisons" plus ou moins longues seraient tournées (toujours par Westfilm) entièrement avant de commencer à être diffusées une fois le "pilote" passé du cinéma à la télévision.
. Au fil du film, les jeunes "dieux du stade" aryens (empruntés à VTPSF) paradant sur leurs blindés allaient faire place à des familles de colons ventripotents à marmaille pléthorique faisant construire par des esclaves noirs de robustes maisons de style bavarois après que les bulldozers géants (copie fidèle du modèle d'occupation israëlienne, avec le gros "galet" de retour central surélevé et la cabine blindée) aient anéanti les fermes et maisons en planches typiquement américaines sur les terres nouvellement offertes à la "colonisation aryenne". De l'autre côté, des fermes collectives et des immeubles quasi-carcéraux (voire franchement carcéraux) ou les ouviers agricoles (ex-fermiers expropriés) s'entassaient entre de longues journées de travail obligatoire.
. Detroit existait encore mais ne produisait que de toutes petites voitures (genre Fiat 500 ou Trabant, les styles et techniques variant selon l'époque), vu le rationnement du carburant. La plupart se contentaient de bicylindres, quelques modèles "familiaux" avaient droit à un quatre cylindres d'un peu moins d'un litre. On ne voyait pas de "pick-up" et peu de grands camions, le transport se faisant essentiellement par trains, les voies ayant été rapidement électrifiées de part et d'autre du Mur dans une "compétition de modernisation" entre les deux occupants. Du côté soviétique, les moisonneuses aussi étaient électriques, alimentées par de longues perches au dessus de champ, les bases de ces perches coulissant sur des rails. Il existait aussi (côté "Atlantique") des usines produisant des voitures allemandes sur place, plus puissantes et donc les seules techniquement aptes à profiter des autoroutes à vitesse illimitée. Les piétons n'avaient jamais priorité, dès qu'ils mettaient un pied hors du trottoir, ceci pour les inciter à la prudence et à l'utilisation des passerelles, nombreuses en ville. On reconnaissait nombre de villes américaines à ceci près que toutes les indications étaient métriques et les panneaux écrits soit en gothique, soit en cyrilique, selon le secteur d'occupation, que la circulation était à la fois rare et faite de petites voitures, et que certains aménagements étaient spécifiques à tel ou tel secteur d'occupation (comme les passerelles pour piétons du côté allemand).

. Etait-ce bien le moment de proposer une fiction aussi négative aux Américains? Oui, pensaient les auteurs: pour leur rappeler que peu importait la crise, l'essentiel étant d'être toujours restés libres et maîtres de leur destinée, contrairement à ce qu'avaient connu tant de pays dans le monde et que subissaient encore nombre d'entre eux, dont la Chine. De plus, les scènes d'action et d'angoisse avant l'action abondaient, dans un tel contexte, contexte assez varié (de chaque côté) pour permettre le tournage d'un grand nombre d'épisodes sans impression de déjà vu. Tournés par Westfilm, certes, mais selon des scénaristes américains (quoi qu'évitant les "poncifs" trop américains qui auraient dissuadé Westfilm de tourner aussi la série. Il fallait garder un rythme plus actif, ne pas s'appesantir sur les histoires familiales, en particulier: les évoquer rapidement suffirait, au profit des scènes de résistance, de trahison, de trafic, etc). De plus, ainsi, cela s'exporterait mieux, ce qui était important pour Westfilm qui comme toujours était co-producteur donc co-bénéficiaire. Restait le problème de la langue, car il y aurait beaucoup de paroles en russe et en allemand (pas seulement de la part des occupants). Pour rendre l'écoute plus confortable pour le public américain, ce serait dit en anglo-américain sans accent mais sous-titré en russe ou en allemand (en caractères gothiques, dans ce second cas), dans la bande noire en bas, quand ce ne serait pas "en anglais d'origine". La même astuce pouvait marcher pour l'exportation de la série télévisée: tout dans la langue du pays destinataire, la présence ou non des sous-titres permettant de faire la différence (y compris en Allemagne et en Russie). Dans les modes de diffusion permettant le choix des langues (certains canaux du Lioubioutchaï, en particulier) le spectateur pourrait choisir d'autres combinaisons, y compris "russe + anglais + allemand" qui était la plus légitime pour ce film.
. Erwann y participa techniquement, mais n'y jouait directement aucun personnage.

. Les Etats-Unis avaient totalement renouvellé leurs billets, parce que bien trop faciles à contrefaire (on disait qu'il circulait plus de faux billets de 10$ que de vrais, dans le monde), et aussi pour réduire les coûts face à une monnaie dont la valeur unitaire avait beaucoup plongé (d'où la suppression des pièces de moins de 25 cents, non rentables à produire au cours actuel du dollar). Il n'y aurait désormais plus de billet de moins de 20$, les pièces de 1 à 10$ étant dotées d'antennes RF passives assurant une sécurité d'identification supérieure à celle des billets (ce qui allait faciliter leur usage sans risque de fraude dans des distributeurs), tout en étant très difficiles à contrefaire sans disposer d'une usine d'un niveau de technologie militaire.
. L'autre révolution était culturelle: "In God we trust" avait disparu, ainsi que tous les symboles pouvant avoir une interprêtation religieuse (comme le triangle et l'oeil, souvent considérés comme maçonniques). Il y avait "E pluribus unum" et, visuellement, des évocations des succès américains incontestables comme les premiers pas sur la Lune, la jonction historique des chemins de fer de l'Est et de l'Ouest, etc, selon les billets, eux aussi dotés d'un tissage métallique spécial servant de numéro de série invisible. Des billets "hors série", d'aspect en apparence identique aux autres (y compris pour les détecteurs des commerçants) étaient stockés pour être utilisés lors de remises de rançons, braquage de banques ou autres situations nécessitant un marquage indétectable. Il n'y avait aucune différence détectable entre ces billets et les autres, à part des numéros mémorisés par la Banque Centrale comme "non mis en circulation normale". Le même système marchait pour les pièces "lourdes". Les séries les plus récentes des pièces de 0€50, 1€ et 2€ utilisaient maintenant un procédé de même nature, ce qui avait facilité le change de ces pièces au retour: jadis, la plupart des bureaux de change n'acceptaient que les billets. Maintenant, les "grosses" pièces aussi.

. En Finlande, Erwann put voir chez VTPSF "Métaux" le 9 novembre, puis "Réaffutage" le 30 novembre, en réussissant pendant l'essentiel du temps à oublier qu'il y avait joué, tant le film parvenait à captiver un amateur de films d'action comme lui. Il n'en connaissait jusqu'alors que des "tranches" (celles des scènes l'utilisant, et celles à la technique desquelles il avait travaillé), et pas dans l'ordre. De plus, ils les avaient vues "de l'intérieur" (surtout celles jouées), et non du point de vue de la caméra (sauf là où il avait participé à la mise au point), ce qui changeait beaucoup, surtout quand une grande partie était post-produit. XXY sortit le 14 décembre et "L'île mobile" le 28. Du Kerfilm classiquement dépaysant et enthousiasmant, estima-t-il, du "qui se buvait sans soif".

. Cette année, il avait joué directement (visible) dans treize films et en "non visible à l'image" dans sept autres, sur les quarante-trois tournés en tout (Westfilm inclus). VTP avait aussi réalisé 634 téléfilms (dont ceux des séries non-quotidiennes) et 5481 épisodes de séries à diffusion quotidienne. Ces séries "au kilomètre" avaient été les premières à utiliser les figurants virtuels, les décors à prolongation virtuelle, puis la robotisation intégrale de certains acteurs (qui n'avaient pas d'équivalent humain dans l'équipe réelle) car la définition télévision et la médiocrité qualitative des productions concurrentes l'avait permis bien avant que cela pût tromper à l'écran un spectateur de cinéma attantif placé assez près. C'était l'offre de séries dynamiques (dans leur montage, contraitement aux usages français qui semblaient conçus "pour ne pas réveiller les pensionnaires des raisons de retraites dans leur sieste devant la tété", selon VTP), peu conformistes et diversifiées qui avait repris au fil des ans les parts de marché occupées en France (et en Europe) par les séries américaines.
. Depuis le 1er janvier 1998, les chaînes de télévisions avaient l'obligation de diffuser les épisodes d'une série (française, américaine, allemande ou autre) dans l'ordre initial (plus question de faire une soirée avec le 18, le 5 puis le 11) et jusqu'au bout, même en cas de baisse du nombre estimé de téléspectateurs. La "relégation" à un horaire "perdu" ou à une date lointaine des épisodes suivants n'était pas permise: on ne pouvait passer qu'à la tranche horaire immédiatement précédente ou suivante, de même qu'en cas de diffusion hebdomadaire le déplacement n'était possible que d'un jour (pour permettre de diffuser un match de coupe du monde, par exemple). Les rediffusions d'anciennes saisons devaient elles aussi respecter ce principe: entièrement, et dans l'ordre. En échange de cela toutes les restrictions de tranches horaires sur les "déconseillés aux moins de 12 ans", etc, avaient été abolies, pourvu que la signalétique (s'il y avait lieu) restât affichée en permanence dans un des angles de l'image (au choix du diffuseur). La même obligation incombait désormais aux sujets des JT: aucune censure, mais la signalétique classifiant le prochain sujet (s'il y avait lieu) devait apparaître au moins 10 secondes avant son début et y rester jusqu'à sa fin.

. Les séries policières ou plutôt criminelles (car ça pouvait aussi être suivi du point de vue des criminels) de VTP laissaient moins deviner l'issue de chaque épisode que les séries américaines car aucun personnage n'était garanti comme "récurent": il y avait des pertes aussi parmi les policiers (décès, blessure, démission, révocation voire incarcération des "ripoux" éventuels de l'équipe), l'enquête n'aboutissait pas à chaque fois, et même quand elle aboutissait les criminels s'en tiraient parfois, même si plus souvent ils étaient acculés à se suicider. Peu se laissaient prendre vivants, sauf quand ça donnait l'occasion d'un procès avec des rebondissements scénaristiquement intéressants. VTP renouvellait donc non seulement les délinquants (trafiquants, criminels, etc) mais aussi les enquêteurs et agents de terrain, au fil d'une série (souvent empruntés à une toute autre). L'incertitude sur le dénouement (qui serait tué cette fois, qui réussisait à garder ou non une partie du butin, ou à faire endosser la responsabilité à un autre?) était l'un des points forts des séries criminelles de VTP: pour être statistiquement réaliste (et varié) il ne fallait aucun critère "moral" dans le dénouement du scénario, tandis que certains des personnages pouvaient en avoir, sans d'ailleurs partager les mêmes. L'autre point fort était la qualité et le nombre des scènes d'action, ce qui avait résolument tranché avec ce que l'on connaissait jusqu'alors de la production française et (à quelques exceptions près) européenne. Beaucoup de personnages annexes étaient virtuels, dans ces séries: "du moment que ça fait gagner du temps et que le spectateur ne pourra pas s'en rendre compte", tandis que la robotique facilitait les tirs en pleine tête, les amputations, etc: sans verser dans le "gore" (sauf dans certains épisodes, pour varier l'ambiance) VTP ne se contentait pas de trucages "faciles" (la tache de sang surgissant autour d'un trou dans un vêtement) même si, de fait, la robotique réaliste les rendaient faciles. Les cascades automobiles fréquentes et précises (sans avoir à se cacher derrière une explosion) utilisaient les moyens "cinéma" du groupe: véhicules autopilotés suivant à la milliseconde près un réseau prétabli sous la "chaussée", passage au virtuel pour certaines scènes de destruction comportant une incertitude d'effet visuel si tentées "en vrai", etc. VTP n'utilisait pas de cascadeurs humains pour ce type de scènes, ce qui diminuait les frais d'assurance (en plus du fait que les quelques cascadeurs sachant bien le faire se faisaient payer cher) tout en assurant une précision informatique aux trajectoires et aux impacts. Les acteurs-cascadeurs comme Erwann étaient utilisés pour ce qui était difficile (agilité et vivacité) plutôt que dangereux: dans ce second cas, la robotique ou le virtuel s'en chargeaient.

. Les films de cinéma restaient en moyenne les plus rentables, malgré la débauche de moyens infographiques nécessaires pour la haute définition numérique. VTP ne sortait jamais en format cinéma des films "de moyenne cylindrée" ou n'intéressant que quelques marchés (les "culturellement captifs"): ils n'étaient tournés qu'en téléfilms (définition "Double Sécam" qui était aussi le double PAL). Le cinéma gardait la priorité pour l'utilisation des acteurs d'action (par opposition aux "comédiens" des séries quotidiennes) et des grandes installations à sol mobile ou à retournement total. Certains téléfilms "de premier rang" comme ceux de la série "Chasseurs d'ombres" disposaient des "gros" moyens techniques cinématographiques (sauf la définition de tournage) en intercalant leurs tournages selon ce que les grands films laisseraient disponible. Cela avait déjà été le cas, chez VTPSF, des séries "Lobosibirsk" et "Commando 22", car VTPSF tournait moins de grands films par an que VTP22. A part le tout début de "Chasseurs d'ombres", Erwann n'était pas utilisé dans les téléfilms ni séries, de façon à ne pas user son image: il tournait dans beaucoup de films, mais les "récurents" de certaines séries étaient bien plus souvent vus à la télévision que lui (en plus de faire aussi du cinéma), en particulier ceux qui avaient continué dans "Au vent du large" et "Contre vents et marées", séries nautiques qui existaient encore: tant qu'assez de chaînes dans le monde achetaient de nouveaux épisodes, le tournage continuait. La série à laquelle le public l'associait surtout était "Cap sur Mars", qui avait marqué son époque comme étant la première série de SF française tournée avec des moyens conséquents (pas "dans un garage"), exportée dans le monde entier (Etats-Unis inclus, ce qui était une rareté à l'époque). La série comportait 165 épisodes en tout, son personnage ayant été repris par deux autres acteurs. Jadis, la France tournait à grand coup de subventions publiques environ deux cent "films" par an dont très peu faisaient carrière: à l'époque, VTP accusait ce système de n'être qu'une pompe à subventions ne tenant aucun compte des goûts du public et moins encore du marché mondial, puisque n'ayant pas besoin de faire des millions d'entrées en salles ni une bonne carrière "télé" pour vivre. Depuis la suppression de ce système de subventions, il n'y avait que 35 à 50 films (de cinéma) tournés par an, les quelques productions "non-VTP" correspondant aux rares "vrais" films qui marchaient dans l'époque pré-Kerfilm. En fait il n'y avait souvent pas de film français totalement hors VTP, car les réalisateurs indépendants talentueux préféraient louer des caméras numériques très haute définition (construites par VTP et Kermanac'h à partir de composants russes) ou telle ou telle installation de VTP quand elle était disponible, le rapport service/prix y étant imbattable (en plus de dispositifs que l'on ne trouvait tout simplement pas ailleurs, quelque fût le prix), et quand il ne s'agissait de location de moyens (même techniciens inclus), et non de coproductions, VTP n'avait rien à dire sur le contenu du film. De ce fait, le marché de la pellicule cinématographique (et donc de son développement) avait disparu (sauf restaurations d'anciennes bobines), tout le monde tournant en numérique haute définition, car louer (ou acheter, si usage fréquent) ce matériel était immédiatement rentable par rapport à la charge financière énorme de la pellicule, ses contraintes d'éclairage et au temps perdu pour son développement. C'était dans ces quelques tournages-là que le pubilc retrouvait les ex-"grands" acteurs français (mais payés en participation eux aussi, désormais, puisqu'il n'existait plus de subventions), VTP n'en ayant pas l'usage dans ses propres tournages (sauf ça et là comme "guest stars" dans des séries ne nécessitant pas une maîtrise poussée du "système" VTP de la part des acteurs). Certains ne tournaient plus du tout, estimant qu'à ce prix-là, "à quoi bon" (ce qui prouvait, selon VTP, qu'ils n'avaient jamais aimé être acteur, mais uniquement faire fortune par ce moyen), d'autres avaient trouvé une seconde carrière comme "ouest-européens" dans des productions bollywoodiennes: c'était fort peu payé, mais n'imposait pas de maîtriser "sur des rails" les méthodes d'apprentissage de scènes et de jeu de VTP. Il y en avait d'autres qui se consacraient au théâtre: selon VTP, ceux-ci aimaient "jouer pour jouer", le théâtre n'étant ni d'une grande rentabilité (suppression des subventions publiques là aussi), ni source de postérité grand public puisque ce n'était pas mis en boite et que le grand public n'allait pas au théâtre et avait (statistiquement) peu de goût pour le théâtre télévisé.
. En dehors de l'entretien des monuments historiques (qui, eux, constituaient à la fois un patrimoine matériel et une ressource touristique), l'ELR n'accordait aucun financement public à la "culture", estimant que si c'était bien fait, ça devait pouvoir en vivre directement (ce qui était le cas dans l'édition, la BD, la musique, etc), et que si ce n'était pas le cas, l'Etat n'avait pas à financer l'insuccès et n'avait surtout pas à juger les oeuvres: "avoir un ministère de la culture est le signe d'une idéologie facho-communiste", en rappelant que nombre de nos voisins européens n'en avaient pas. De même, on n'enseignait plus sur fonds public l'histoire de l'art, mais on enseignait toujours (et avec une efficacité pratique accrue) les techniques de conservation et restauration des oeuvres (car ça, les grands musées en avaient l'usage): constructions (pierre, acier, bois, béton, autres...), véhicules (terre, mer, air), peintures, sculptures, plaques photographiques, films sur divers supports, enregistrements sonores, instruments de musique, etc. L'ELR avait estimé qu'apprendre la musique ne nécessitait aucune institution: ça marchait très bien chez soi avec une méthode interactive, alors qu'apprendre à construire ou réparer un violon nécessitait un atelier, des bois, presses et colles spéciales, etc, donc un lieu d'enseignement par la pratique, après avoir commencé à en apprendre autant que possible en virtuel pour trier parmi ceux qui n'y comprendraient rien donc ne tireraient aucune compétence de l'atelier réel. Il y avait hélas aussi ceux qui comprenaient bien ce qu'il fallait faire, mais n'auraient jamais le tour de main pour le faire en vrai, quelque fût le temps passé à essayer.

. Résider aussi souvent que possible en Finlande permettait à Stéphane de bénéficier de la compagnie ronronnante de Gorak, tandis que du point de vue technique beaucoup de choses pouvaient aussi bien être faites depuis VTPSF que de VTP22. Janvier 2006, un nouveau film de Vikings (un de trop? Tant que ça marcherait, VTPSF récidiverait périodiquement): "Vinland", avec navigation entre icebergs et bataille contre les Indiens nord-américains. Il n'en serait pas le personnage principal, car Leif Erikson serait joué par Santtu Kallio, un semi-karéen (évoquant plus Leo que Kare) inédit dans un rôle principal mais ayant déjà joué beaucoup de "HF" chez VTPSF. Ce n'était pas une saga "historique" mais une adaptation très "HF" et très "VTP" de la traversée de l'Atlantique Nord par les Vikings car il y aurait aussi une belle attaque de trolls baveux, quelques monstres marins et une tentative de franchir le pôle en traîneau lors d'un des voyages de retour (pour cause de nauffrage des drakkars), histoire de bien remplir le scénario et de l'agrémenter visuellement de superbes aurores boréales.

. Dinan étant pour la troisième fois champion de France (finale gagnée 19-14 contre l'ASM. C'était la première fois que Dinan battait ce club: jusqu'alors il n'y avait eu que des nuls et des défaites) il y eut un troisième calendrier. Le "rugby industriel" de Dinan conservait ses avantages (touches, mêlées, tirs au pied) tout en continuant de combler ses lacunes au point, cette année, de n'avoir perdu aucun match (il y avait eu deux nuls à domicile), dans certains matchs il y avait eu jusqu'à neuf très bon buteurs sur le terrain, constituant "d'un peu partout" (une fois dans le camp adverse) un danger de drops difficile à surveiller. Il semblait ne plus y avoir de suspens (dès janvier) dans l'issue du championnat, la question étant surtout de savoir qui perdrait en finale contre Dinan cette année. On ne retrouvait toutefois plus les scores "atomiques" de la première année: cette fois le DD n'avait battu le SF à Paris que 7-18 et à domicile 22-14.
. Le calendrier DdD 2006 fut proposé librement sur le Lioubioutchaï, sans version imprimée. Il n'était pas inscrit dans un thème général (contrairement au 2005 se référant aux jeux romains) et revenait à une diversité de contextes et styles de photos, comme le 2004. Sur fond de montagnes enneigées, Reinhart Schlecht, ballon coincé sous l'avant-bras droit, s'extrayait d'un bloc de neige cristallisée autour de lui. On voyait une grande partie de son corps, sauf la jambe encore prise d'où une remontée de neige devant. Dégager les deux jambes auraient rendu cet obstacle central "voulu", mais du moment que l'autre était encore prise (visible en ombre à travers la neige) sa présence semblait naturelle. Kerdazenn: en chute libre, la direction des cheveux et la déformation des chairs, en particulier les joues, illustrant la vitesse de l'air. Photo prise en vrai (devant un fond vert) sur une soufflerie verticale d'entraînement à la chute libre, puisqu'il ne pouvait avoir de parachute), vu de côté et de dos, avec en arrière-plan (mais comme s'il allait l'attrapper) un dirigeable. Cette photo ne "fonctionnerait" pas en stéréoscopie, puisque c'était la monoscopie qui plaçait le dirigeable à portée de mains ou presque. Galliot en ski nautique "barefoot" (et sans autre accessoire que la corde) incliné en plein virage, quelques gouttes d'eau "sur l'objectif" suffisant à créer quelques petites zones floues, dont une. On retrouvait l'impression de vitesse, d'espace et de "grand air" souhaité par VTP pour ces photos. Le thème commun aurait donc pu être "grand espaces sauvages", même si pour le ski nautique "barefoot" on devait supposer un canot tractant la corde (non vu, car l'image était prise plus près (synthèse? Montage?)de façon à avoir Galliot (incliné à droite, donc sur sa gauche à lui) occupant une grande partie de la hauteur de l'image. La jungle resservait pour d'autres photos. Pas de Vittorio dans une photo cette fois, mais Géraldine Dernuet, la plus photogénique des filles du F15 de Dinan, sorte de variante châtain "crême de marrons" d'Hillevi, comme morphologie générale, mais en plus musclée (!) et aux yeux verts. Elle était pilier (n°3) de son équipe: 1m82, 91kg. Oleg Souvarine (nouveau joueur de deuxième ligne du DdD, 1m96, 110 kg, châtain clair, mâchoire bien carrée, vu nu de 3/4 dos. Large et puissant, le dos) la tirait par les cheveux (environ 50cm de long), dans une forêt de bouleaux, pieds et poids liés, nue mais l'intimité recouverte par les poings liés, justement. En fait c'était une fausse Géraldine, ce qui permettait de la tirer réellement sur la neige dans la forêt aussi longtemps que nécessaire pour trouver l'instant de faire une belle photo. L'idée de la photo (en plus de l'incongruité de deux personnages nus sur la banquise, irisée par une aurore boréale) était que l'on pouvait se demander si Souvarine avait l'intention de la manger, une fois arrivé à destination, ou d'en faire autre chose. Le masque en ebsep de la fausse Géraldine (ce n'était pas un robot, mais un mannequin souple, car aucun mouvement ne lui était demandé) restituait un peu de déformation réaliste des traits façon "lifting", pour montrer qu'il y avait un certain effort de remorquage.

. Parmi les commentaires:
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. L'Argentin avait préféré l'ambiance du calendrier breton et ayant posé la question, avait appris que "pourquoi pas? Si la photo est bonne, on peut l'inclure". Thème choisi: il montait nu à un cocotier, sur perspective de plages tropicales arborées (mais là aussi, impression "île déserte": aucun parasol, bateau, construction ni serviette), en enserrant le tronc entre ses jambes. Les noix qu'il allait bientôt atteindre pouvaient faire penser à des ballons de rugby.

. Le "cas" Mancini commençait à faire douter d'autres joueurs parisiens du bien fondé du style de leur calendrier 2006. L'Argentin ne touchait rien, alors qu'à Paris c'était rémunéré, donc ce n'était pas une question d'argent. Le DdD 2005, massivement téléchargé (gratuitement) avait dépassé la notoriété "Dieux du stade" 2005, la puissance de mise en scène "romaine" et l'accès libre aux images haute définition y ayant certainement contribué. Les gens achetant les DdS disaient souvent "c'est pour offrir", alors que pour le DdD c'était moins le cas.

. En 2005, Dinan avait remporté le championnat malgré le rachat de quatre joueurs (deux en 2004, deux en 2005) par d'autres clubs: autant ils pouvaient avoir des contrats publicitaires et diverses autres activités, autant les rémunérations directes du Dynamo de Dinan restaient raisonnables. De ce fait quelques joueurs en fin de contrat avaient signé ailleurs, mais n'y avaient pas retrouvé la machinerie d'entraînement VTP proche de la science-fiction à laquelle ils étaient habitués et dont ils étaient devenus un peu dépendants.

. Le DD conservait sa première ligne teutonique célèbre dans toute l'Europe rugbystique, les Krüger n'étant pas que grands, lourds et puissants, ils étaient aussi habiles et remarquablement coordonnés dans leurs actions ainsi que la prévision d'amorce de déviation de poussée en face: personne n'avait encore fait reculer ou tourner la mêlée bretonne sur sa propre introduction, alors que l'inverse était fréquent. "L'autre première ligne", Lecestre-Delamarre-Giquel, était utilisée sans hésitation y compris contre des clubs "forts", auquel cas on gardait les Krüger pour les 20 dernières minutes (environ) pour venir achever l'adversaire ou parfois contribuer à rétablir une situation négative pour les Bretons. Tous les talonneurs de Dinan savaient aussi tirer des drops, même si Ferry Delamarre était bien meilleur dans cet art que Fritz Krüger.

. Fiche trouvée sur Torbjörn:
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. La taxe au kilo sur les voitures neuves (hors accumulateurs) avait encore réduit le nombre de ventes, améliorant fortement la balance commerciale (car cette taxe ne freinait que les ventes, pas les exportations) et l'emploi via les embauches pour moderniser les voitures existantes: seules les pièces neuves étaient alors taxées. Cette activité contenant bien plus de main d'oeuvre par millier d'euro que l'achat neuf (même français), elle avait embauché plus que les usines n'avaient débauché, comme prévu, tout en représentant au total une dépense cinq fois moindre: le gain de richesse venait de la non-destruction des voitures remotorisées, évitant ainsi de perdre la valeur constituée par tout ce qui pouvait continuer à servir. Plutôt que d'acheter des voitures électriques ou hybrides russes (qui eussent été moins chères que l'offre française, sans la taxe sur le "poids neuf") les gens faisaient remotoriser les voitures existantes quand elles arrivaient à bout de souffle, en profitant de la longévité acquise par les caisses: contairement à celles des années 70, elles ne devenaient plus des gruyères de rouille après une dizaine d'années. La France poursuivait donc la réduction son PIB tout en augmentant son PNN (variation nette de richesse totale), car c'était la partie déficitaire (détruisant plus de valeur qu'elle n'en produisait) du PIB qui fondait, cet indice abstrait omettant de compter la valeur détruite. De plus, la population continuait de diminuer ce qui accélérait la hausse du PNN par habitant. Il fallait maintenant moins d'heures de travail en France qu'en Allemagne, tout compris, pour accéder au "panier" de biens et service correspondant à la médiane des citoyens, car en plus de la hausse du PNN/habitant le coût de la vie avait fortement baissé: la spéculation immobilière, loin de renaître de ses cendres, continuait de s'affaisser.
. L'espérance de vie statistique avait fortement diminué en France non pour des problèmes de santé (d'autant moins que l'éradication du tabagisme diminuait déjà les maladies cardiovasculaires, ce à quoi les implants électroniques anti-androgènes allaient aussi contribuer à moyen terme) mais par le taux élevé de suicides. Le nombre d'accidents de la route, lui, avait baissé, malgré (ou grâce à, selon ceux qui accusaient les limitations de provoquer de la somnolence) l'assouplissement des limitations de vitesse: l'accès désormais très restreint aux psychotropes (avec suspension obligatoire du permis) y avait fortement contribué, de même que la diminution du kilométrage moyen parcouru depuis que les employeurs devaient inclure le temps de transport dans le temps de travail.

. L'ELR semblait installée pour longtemps grâce à ces résultats (bien plus de gagnants que de perdants, parmi les électeurs) et aux millions d'électeurs acquis dans la jeunesse: les moins de dix-huit ans ayant eu leur citoyenneté par examen ne voteraient jamais pour un parti rétablissant la frontière des dix-huit ans, supprimant le CNS (Complément Non Salarié, dont bénéficiaient massivement les jeunes), rétablissant la fonctionnarocratie gérontophile (les super-retraites du secteur publique, abolies par l'ELR) et les privant du droit de reculer l'âge de la puberté (y compris le report "sine die" choisi par beaucoup, et pas uniquement les filles). Quand aux familles nombreuses, beaucoup avaient quitté le pays pour échapper aux taxes donc n'y voteraient pas. Les élèves non encore électeurs mais ayant bénéficié de la réduction du temps scolaire et du salaire scolaire seraient presque tous eux aussi pour le maintien du "système ELR" quand ils voteraient. La disparition des parties fixes des divers abonnements (quitte à payer la consommation plus cher, en particulier pour l'eau) faisait elle aussi bien plus de satisfaits que de mécontents: la "chasse au gaspi" était une réalité, depuis l'ELR, les gaspilleurs devenant enfin les payeurs. Outre le BTP, nettement sinistré, le secteur pharmaco-médical avait lui aussi vu ses revenus fondre comme les neiges du Kilimandjaro: outre la baisse forte des tarifs des consultations, la suppression du secteur à honoraires libres ("une exception scandaleuse"), la chute spectaculaire de consommation d'antidépresseurs, il y avait eu la mise en concurrence avec les dispensaires publics. Fort économiques (car n'ayant aucun des "plateaux techniques" d'un hôpital, à part un appareil de radiologie numérique pour les fractures), ils concurrençaient généralistes et spécialistes privés: les médecins y étaient "de service public" en échange de la prise en charge de leurs études de médecine, contrairement à l'ancien système où l'Etat finançait à prix d'or des études de médecines inutiliement longues (et empêchant ainsi de financer des remises à niveau périodiques en cours de carrière) puis laissait les médecins faire fortune en médecine privée ensuite. Depuis la rentrée 1997, les étudiants en médecine prévoyant d'exercer à titre privé devaient payer intégralement le coût total réel de leurs études. Ceux bénéficiant d'études gratuites ne pouvaient ensuite exercer que dans le secteur public, où ils gagnaient correctement leur vie (de l'ordre de 2 smics pour quarante heures: on empêchait désormais (sauf évènement exceptionnel comme une catastrophe naturelle) les médecins de faire trop d'heures: "qui travaille trop diagnostique mal") mais ne feraient jamais fortune. Les études avaient été compactées (sans augmenter le nombre d'heures par an): désormais, si on n'avait rien redoublé, on sortait médecin diplômé à Bac+5, parfois avant pour les plus doués, le système étant organisé en trimestres avec possibilité de prendre de l'avance. Ceux qui avaient leur bac à 15 ans pouvaient ainsi être médecins à 20 ans (voire 19), surtout dans le secteur public. Les études d'ingénieur avaient elles aussi été compactées: les "classes prépas" étaient surtout un outil de tri "destructif", car une grande partie de ce que l'on y enseignait ne servait pas dans les études suivantes. Désormais, les concours étaient presque tous niveau Bac, ou Bac+1 pour les écoles les plus difficiles.
. Ayant résorbé le chômage (par désimmigration, accès facile au suicide et surtout abolition de toutes les charges sociales au profit de la TVA) l'ELR n'avait aucun besoin de parquer les jeunes dans des études jusque vers 25 à 28 ans. Au contraire: dans ces domaines très techniques, moins on vieillissait dans les études, plus on était efficace dans le travail réel. De ce fait, le taux de population réellement active de la France avait nettement augmenté, et pas uniquement par baisse du nombre de jeunes enfants (tous inactifs, par définition) ou par l'accès facile des vieux malades au suicide: le nombre d'emploi réels (non dépendants d'un financement public) avait augmenté, "net de net". On était passé de 84% d'inactifs parmi les 18-25 ans, en 1997, à 52%.
. Les rémunérations avaient augmenté dans les emplois les moins demandés: chantiers (centrales géothermiques, surtout), restauration, hôtelerie, l'ELR ayant répondu à ces professions: "si vous ne trouvez pas de main d'oeuvre, c'est que vous la payez trop peu pour un travail trop dur". La chasse très efficace aux immigrés clandestins avait mis ces professions au pied du mur: payer correctement les tâches pénibles, ou s'en passer, le risque de fraude étant maintenant bien trop lourd pénalement et financièrement. Les rémunérations avaient nettement baissé dans les emplois les plus demandés (ingénieur informaticien, par exemple) où il y avait pléthode de candidats qualifiés par rapport à un nombre décroissant d'offres d'emplois, du fait de la mise à disposition d'un grand choix de logiciels gratuits par le Lioubioutchaï. Ces secteurs trouvaient très facilement des ingénieurs en ne leur proposant que le smic (qui était cumulable avec le CNS pour ceux qui n'avaient aucun enfant). A la SNTF (Société Nationale du Transport Ferroviaire, ayant remplacé la SNCF dissoute), aucun problème pour trouver des conducteurs de TGV au Smic (sans 13ème mois ni quoi que ce fût de plus) alors qu'il fallait payer bien plus pour qu'un ouvrier accepte de monter en pleine nuit réparer des caténaires rompus par le gel. La hiérarchie des rémunérations s'était inversée, les postes les plus attrayants (par la nature du travail) étant maintenant (et fort logiquement) les plus mal payés. Le nombre d'emplois réels avait augmenté mais le nombre de salariés avait baissé, le salaire (revenu inconditionnel) ne correspondant plus à la réalité économique de nombreux secteurs. La rémunération en partie ou totalement à la tâche ou à la mission s'était largement répandue, le salaire concertant surtout les gens auxquels on demandait du temps de présence, qu'il y eût activité ou non: hôtesse, veilleur de nuit... De plus, la notion de salaire maximum imposait de devenir prestataire indépendant (non salarié) si on voulait gagner plus, lorsque l'opportunité existait. Le cumul des deux était possible, comme quand Erwann était à la fois salarié à temps partiel de BFRSF et acteur rémunéré en participation chez VTP. Ce qui était strictement interdit, c'était le cumul salaire+retraite: un retraité ne pouvait avoir d'activité rémunérée que comme prestataire indépendant. Maintenant il était rémunéré à la tâche pour la robotique (entre autres) chez VTP/VTPSF, en intéressement ("participation") pour les rôles et animations ("rôle invisible") dans les films.
. La pêche avait fortement baissé: non seulement le poisson (comme partout) s'était raréfié, mais surtout le gazole taxé plein pot, depuis 1997 (donc au même prix que pour les automobilistes) et sans aucune possibilité de l'inclure dans les frais professionnels avait conduit nombre de chalutiers à cesser leur activité, tandis que d'autres étaient passés à la voile (permettant jusqu'à 60% d'économies de carburant) et à des filets plus petits (larges mais moins hauts, puisque de toute façon on ne rencontrerait pas de quoi les remplir comme autrefois), nécessitant moins de puissance de remorquage. Une taxe "équivalent carbone" sur le poisson importé (selon la méthode de pèche utilisée) avait aussi contribué à augmenter les ventes des substituts ("chairs artificielles") mis au point par BFR, tant pour les poissons nobles (car ça ne coûtait pas plus cher que de faire du faux colin, techniquement) que pour les viandes.
. Les diverses nuances de chairs artificielles représentaient maintenant 84% du marché de la viande, en Europe (volailles incluses), et 65% de celui du poisson. Ces productions prenaient peu de place à installer et n'utilisaient qu'un peu d'électricité (géothermique, issue directement des centrales BFR) pour accélérer les réactions biochimiques dans les incubateurs, puis les retraitements divers donnant les goûts et consistances souhaités aux diverses chairs, y compris le Kanardix. C'était de la production directe, "100% dans l'usine", contrairement aux poissons d'élevage qui nécessitaient de grandes quantités de nourriture prélevées ailleurs. Une version simplifié de ce système avait été envoyée sur Mars pour produire sur place les liquides nutritifs nécessaires à la survie du premier marsonaute et recycler intégralement ses rejets: le rendement métabolique humain étant très mauvais (contrairement à celui de certains reptiles) il y avait encore beaucoup de nutriments dans ce qui en ressortait.
. La Russie comptait en envoyer un nouveau, qui était lui aussi un scientifique handicapé (et acceptant une mission sans retour) auquel la pesanteur martienne réduite allait faciliter les choses. L'opportunité d'une telle mission était toutefois discutée, à Moscou: le premier humain sur Mars, c'était déjà fait, et techniquement, les progrès de la robotique autonome étaient tels que la présence humaine sur place se justifiait moins, malgré le temps de réponse ne permettant pas le télépilotage en temps réel d'une installation robotisée.

. Erwann joua en décembre dans "Le virus de l'année", une SF de futur proche dans laquelle plusieurs laboratoires étaient en concurrence pour créer de nouvelles maladies, le marché des maladies contagieuses étant devenu bien plus lucratif que celui des vaccins en raison de la nécessité pour beaucoup de pays de pratiquer une deshommisation massive en raison de la montée du niveau de la mer et de la raréfaction des ressources (de plus, le FMI coupait tout financement aux pays qui ne réduisaient pas énergiquement leur population), or des souches humaines résistantes apparaissaient, imposant la mise au point de nouveaux virus, bacilles et prions, testés sur des cobayes expédiés par les pays clients. La difficulté principale était qu'ils devaient prouver leur innocuité pour la faune locale (primates inclus) avant de pouvoir être commercialisés. De l'espionnage et du sabotage d'un labo à l'autre (la plupart en Suisse, bien qu'en réalité cette production finnoise n'y fût pas tournée) fournissait l'occasion de poursuites en voitures (des modèles actuels récents censés avoir vieilli, et de nombreux inédits créés par les stylistes de VTP et VTPSF pour le film), en hélicoptères, deux catastrophes ferroviaires, une attaque de labo souterrain au tunnelier (très "James Bond des années 70"), etc. Ce n'était pas un "0016" mais ça en avait globalement l'ambiance, la diversité et l'intensité, tout en étant facile à comprendre: on n'était pas "décroché" si on avait manqué une scène, contrairement à certains films trop "intriguistes".
. Les décors, robots et machines du "Virus de l'année" avaient été achevés en octobre et novembre, tandis que maintenant les acteurs-techniciens et acteurs-ingénieurs travaillaient à ceux du futur tournage de "Vinland". Pendant celui du "Virus de l'année", Erwann et bien d'autres participèrent aussi à la mise au point et à la fabrication de ce qui serait nécessaire (chez VTP) pour les gros films de SF du printemps, dont un nouveau "James Bond" qui serait tourné (sans lui) sous le label Westfilm: après avoir vu "Batman: les dessous de Gotham" (dont le scénario ne venait pas de la même équipe) les producteurs de ce nouveau James Bond avaient décidé d'en confier le tournage à Westfilm. Il leur fallait un acteur paraissant plus âgé (sans être vieux) que ceux habituellement utilisés par VTP dans les rôles les plus remuants. Le tournage utiliserait Philippe Beretti (qui avait vaguement l'air d'un Roger Moore rajeuni par ordinateur: plus celui d'Invanoë que de James Bond), qui convenait bien comme image aux commanditaires et était probablement inconnu du public américain car ayant surtout joué des pères (et maris infidèles) dans les sitcoms "au kilomètre" de VTP, mais le doublerait souvent par un robot pour les scènes actives, ou parfois par un garçon plus jeune et agile de mêmes proportions générales modifié infographiquement, selon ce qui serait le plus facile à rendre indétectable à l'écran. Westfilm devait veiller à ce que ça ne fît pas penser à du "0016": "il faut en garder la richesse visuelle mais éviter toute évocation même involontaire, car les gens risquent d'y penser d'avance s'ils savent que ça sort de vos studios". Cahier des charges difficile puisque les "0016" s'appliquaient à faire au moins aussi bien que les James Bond classiques, mais dans un autre état d'esprit avec des personnages plus jeunes, plus "VTP". Kerfilm avait cessé d'en tourner, estimant avoir épuisé les thèmes réellement inédits et opportuns dans de tels films. Le côté "fait par ordinateur" de Beretti lui donnait à l'écran beaucoup de froideur quand il n'affichait aucune expression, ceci sans avoir à le faire exprès. Cela convenait à l'image d'un agent secret "autorisé à tuer", tout en n'étant ni austère ni ennuyeux d'aspect. Pour le public le connaissant via la série "Embrouilles à domicile", c'était nettement un contre-emploi, mais cette série n'avait pas été exportée outre-Atlantique donc cela n'avait aucune imporance pour les commanditaires américains. VTP avait déjà pensé à Philippe pour jouer Bob Morane dans un projet non tourné, les négociations sur l'adaptation des romans prévus n'ayant pas abouti.

. Avec "Le virus de l'année" son compteur totalisait cent un films (et deux grands téléfilms d'action). Ce cent unième film sortirait en mars prochain. Le programme de tournage de 2006 était moins chargé: avait-on avancé un ou deux tournages (par exemple Kuivatelakka et "Le virus de l'année") de début 2006 à fin 2005? Ca ne l'aurait pas étonné, même s'il était logique d'utiliser les disponibilités chez VTPSF dès que possible. Il y aurait la tétralogie "Durgavok", fort gloutonne en infographie, en 2006.

. Le 28 décembre 2005, les premiers "clônes débogués" (par suppression des CAG surnuméraires déclencheurs de la chorée de Huntington) d'Aymrald avaient deux ans. Après quelques mois d'observation du développement (sans problème) des premiers, BFR en avait produit d'autres (par bouture de la même souche, évitant de refaire la manip: dans ce cas, le rendement était aussi élevé qu'avec les embryons issus de FIV classique) en Hollande, toujours via les vaches porteuses, et en commercialisait, sans indiquer le lien génétique avec Aymrald. Après tout, celui-ci n'étant pas l'auteur de son propre ADN ne pouvait donc pas le "déposer", d'autant moins que la réforme de l'Europe avait aboli tout brevet d'espèce vivante (réforme pénalisant surtout les semenciers américains, au début), y compris créée de toutes pièces en laboratoire comme les levures spéciales de BFR: les industriels en étaient donc revenus au secret, et à ne jamais mettre en circulation de variété fertile: le secret ne concernait pas la variété "fille", stérile et présentant les caractéristiques d'exploitation souhaitées, mais les deux variétés parentes (chacune homozygote, pour la stabilité de descendance de première génération), fertiles et gardées dans des enceintes (serres, incubateurs, etc) à l'abri des espions. L'autre part du secret était la méthode de culture, de fermentation ou d'incubation pour obtenir un rendement correct à partir de telle ou telle souche.
. Les mesures biométriques faites pendant des années par VTP avaient montré qu'Aymrald présentait une fiabilité métabolique et immunitaire intéressante, en plus de ses caractéristiques plus connues. Seul bémol: cet ADN ne convenait pas pour vivre de jour dans des régions fortement ensoleillées, mais il en allait de même pour les célèbres "embryons suédois", de plus il n'avait pas de gène cutané roux, contrairement à beaucoup de Français qui tout en ayant les cheveux bruns ou noirs avaient un risque de mélanome bien plus élevé du fait de la présence de taches de rousseur.
. Aymrald ignorait l'existence de ces "jumeaux débogués". Il eût trouvé l'expérience intéressante, et si ce n'était que pour concurrencer l'importation d'embyrons suédois, au fond, pourquoi pas? Ca n'augmenterait pas la natalité totale, puisqu'il ne s'agirait que d'une substitution de part de marché. Comme il était de ceux qui changeaient peu au cours de leur vie, les gens devineraient assez vite la provenance de ces clônes. Déjà, à deux ans, les premiers avaient un air de famille: pas au point d'être sûr que ce fussent des clônes, mais il y avait bien "quelque chose", par rapport à la meute de gamins d'importation suédoise. Certes, quelques-uns avaient aussi les yeux verts, et dans le lot, certains avaient l'air "attéens", donc qu'un petit enfant ressemblât à Aymarld n'empêchait pas qu'il pût être une importation suédoise. Il y en avait statistiquement plus évoquant Atte, et plus encore pouvant passer pour "karéens", même si un Karéen changeait un peu plus au cours de sa jeunesse qu'un "Attéen". Quant aux gamines, elles semblaient presque toutes être des petites soeurs des Småprat.
. Il s'était renseigné sur le clônage félin pour savoir s'il était possible de dupliquer Gorak, spécimen rare (ne correspondant pas à une race "cataloguée") et si on pouvait en tirer une femelle rien qu'en remplaçant le Y par une copie du X. Oui, mais sans garantie de l'aspect, certains gènes codant la fourrure étant présents sur le X et non le Y, d'où l'absence de mâles tricolores: pour coder trois couleurs, il fallait deux "X". Toutefois ceci ne devrait pas appauvrir la palette dans le sens mâle->femelle, si le Y ne comptait pas dans le codage chromatique. Gorak avait deux couleurs: blanc et gris-argenté, marbré, ce qui lui donnait l'air d'avoir un tigre de Sibérie parmi ses ascendants. Dupliquer le X ne pouvait donc pas créer une troisième couleur: pour cela il eût fallu un X différent de l'autre.

2006

. La natalité avait fortement baissé par manque de disponibilité d'embryons suédois, vu la demande mondiale, et la dissuasion forte que faisait peser la loi de responsabilité génétique parentale sur la procréation "à l'ancienne". Le taux de suicide des résidents français restait à peu près stable: la diminution du nombre total de suicide venait surtout de ce quelques pays d'Europe parmi ceux n'ayant pas encore de service public du suicide s'en étaient dotés (sous diverses formes juridiques) ce qui avait diminué le "tourisme sans retour". La population française était de 37,75 millions d'habitants au 1er janvier 2006.

. Les divers opus des "citées oubliées" avaient fort bien marché, malgré le nombre de HF déjà tournées par VTP (avec ou sans Erwann). Le public semblait continuer à s'enthousiasmer pour les scènes d'action faisant découvrir sous toutes sorte de points de vue ces achitectures tarsino-druillesques insolites et grandioses. Il y avait encore des "créneaux" possibles dans la SF en reprenant une partie des concepts de HF (Kerfilm n'avait pas inventé l'idée, loin de là, mais saurait en tirer le maximum, supposerait le public amateur du genre) au lieu de faire "science-fiction" au sens plus scientifique du terme. Ce serait plus manga, et plus "si les choses s'étaient passées autrement": le succès durable (indiquant que beaucoup avaient souhaité revoir ces films sans attendre leur passage éventuel à la télévision) rencontré par "Le bout du monde" ou "Troglodia" encourrageait les scénaristes (tous dessinateurs-sculpteurs virtuels) de VTP dans cette voie.
. VTP sélectionna les projets pouvant avoir (c'était toujours une estimation difficile) le même type d'impact tout en n'ayant pas l'air de n'être qu'une variante de la recette avec à peu près les mêmes ingrédients. Il y aurait de nouveau quatre opus (ça avait très bien marché pour "les cités oubliées"), tournés ensemble puis "monnayés" au fil des autres sorties et de la disponibilité des moyens informatiques de post-production. Erwann jouerait un personnage "direct" dans trois d'entre eux, comme mort-vivant dans le quatrième (apparaissant moins souvent, pour ne pas user l'effet) et de nombreux "indirects" dans les quatre.
. On retrouverait dans ces films les changements d'orientation de la gravité à l'intérieur des bâtiments, permettant de passer d'un "sol" à un "mur" et ainsi de suite, ce qui permettait de développer l'architecture selon plusieurs "verticales" au lieu d'une seule. Ambiance "HF" mais avec des vaisseaux spatiaux mûs pour les grandes distances par des voiles solaires (pas moyen de "remonter au près", certes, faute d'appui sur quoi que ce fût dans l'espace, mais c'était déjà intéressant dans le sens aller), des voiles anti-G (faites de la mise en feuille d'un "métal" spécial, découvert sur une seule planète, qui masquait ou non le champ gravitationnel ambiant de tel ou tel côté du vaisseau, ou dessous, pour pouvoir décoller) et aussi des "animaux de traits" spatiaux ressemblant à d'énormes méduses, ayant eux aussi des propriétés gravitationnelles anisotropes (toutefois ils ne fallait pas entrer dans une atmosphère avec: ça les tuait, d'où de petits "atterisseurs" à voiles anti-G pour ne pas poser l'attelage, qui restait en orbite). Il y avait aussi quelques moteurs spatiaux rotatifs (induction gravitationnelle? Ce n'était pas dit explicitement et l'aspect était différent de ceux utilisés dans "Alignement direct", mais on pouvait y repenser) récupérés sur une planète abandonnée par une toute autre forme de vie technologique, bien plus avancée que les semi-médiévaux spatiaux du film, mais qu'ils avaient fini par réussir à refabriquer (par copie pièce par pièce) à partir de l'outillage futuriste laissé sur place. Entre les scènes typiquement spatiales ou HF, on retrouvait un peu d'aventure industrielle dans ce film (en évitant d'imiter "les maîtres du fer", malgré l'immensité des installations), avec des primitifs (dont le personnage joué par Erwann) tentant de comprendre ce qu'ils pouvaient de techniques dépassant largement les connaissances des plus érudits et commettant de ce fait quelques erreurs aux conséquences diversement graves. Ainsi, le premier vaisseau expérimenté n'était pas conçu pour maintenir à bord une atmosphère compatible avec la vie humaine, leurs anciens utilisateurs n'en ayant pas besoin: eux avaient eu besoin de scaphandres ou de véhicules hermétiques pour survivre dans l'atmosphère de cette planète, proche des caractéristiques terrestres, ce qui pouvait être la raison pour laquelle ils avaient fini de l'abandonner après en avoir extrait les minerais les plus rentables: il en restait bien d'autres dans des mines abandonnées (seules quelques-unes semblaient réellement épuisées, d'où l'enigne sur ce qu'elles avaient pu contenir), y compris de quoi continuer à construire de la machinerie spatiale à l'aide des usines abandonnées. A chaque film de la tétralogie, ce centre industriel (partiellement endommagé, puis retapé avec le (manque de) compétences des nouveaux occupants) passait en d'autres mains suite à de grandes batailles (terrestres, aquatiques, glaciaires ou spatiales, pour renouveller le thème) qui formaient l'ossature visuelle et la trame motrice de ces films. Il y avait aussi des combats de sous-marins (assez médiévaux, mais avec des moteurs électriques alimentés par des accus sodium-souffre, couple électrochimique puissant mais dangereux car fonctionnant aux alentours de 300°C) pour la prise de contrôle d'un gisement sous-marin et la récupération d'épaves de vaisseaux de la "civilisation inconnue" sous l'immense banquise sud de cette planète.

. Les costumes étaient très "HF" (tendance Druillet), et semblaient avoir été conçus par Tarsini pour que les personnages aillent bien avec les bâtiments. Erwann aimait ce genre de rôles. Il en aurait une quinzaine, sur ce groupe de films, dont un seul "identifiable". Comme ce n'était pas "scientifique", il y avait de la sorcellerie (souvent donnée comme explication des pannes inexplicables par des personnages qui ne méritaient pas vraiment le titre d'ingénieurs, tout en devant s'improviser tels pour réussir à tirer quelque chose de la technologie trouvée) de l'effet quantique à échelle macroscopique (des choses cessaient momentanément ou définitivement d'exister, comme dans la vraie vie les objets tant que l'on s'obstinait à les chercher), des mutants (pas trop: "il y avait d'autres films pour ça"), quelques monstres mais que l'on n'entrevoyaient que brièvement et qui n'étaient pas de grande taille, ce qui facilitait leur furtivité. Viljami y jouait aussi.
. La tétralogie s'appelait "Durgavok", dont le premier opus s'appelait "les machines oubliées", le second "Trillénium 282", le troisième "Gloire et incompétence", le quatrième "la trace manquante".
. VTP n'aurait pas lancé ce groupe de films sans avoir déjà auprès du public l'assise (donc la confiance possible) acquise dans ces domaines (HF, SF et mélange des deux) par les précédents. Grâce à cela, Tarsini et l'équipe savaient qu'il suffiraient de ne pas décevoir visuellement, de servir une trame de récit solide (le test étant qu'elle intéressât sous forme de résumé des lecteurs ne voyant aucune des images) et d'éviter d'avoir l'air de "refaire du thé avec le même sachet" que dans un des succès antérieurs, même s'il n'était pas interdit de réutiliser la même plantation. Tout en restant fidèles aux rôles d'action, Erwann d'Ambert y serait partiellement à contre-emploi via un personnage physiquement courageux et agile mais qui sans être franchement incompétent était moins doué pour les techniques inconnues que certains de ses camarades d'aventure sur lesquels il se débrouillait malgré cela pour imposer de l'autorité... et s'attribuer leurs mérites, car à défaut d'être un des premiers à comprendre comment ça marchait il en comprenait vite l'intérêt. Injuste (mais pas tout le temps, sinon ça ne "tenait pas debout"), souvent ingrat (sauf quand ça pouvait lui être utile) et systématiquement opportuniste, il se faisait facilement des ennemis mais les circonstances lui permettait soit de s'en défaire, soit à les corrompre (ils étaient opportunistes eux aussi). Il y avait quelque chose d'Harald dans la malhonnêteté intellectuelle du personnage, mais en moins décontracté que ce dernier. Le public pouvait le condamner, l'acquiter "au vu des résultats" ou avoir un avis intermédiaire sur ce personnage (qui sans être central serait "bien présent"), VTP l'ayant ajusté pour que les avis fussent partagés, avec une évolution d'un film à un autre. C'étaient (comme souvent) d'autres qui étaient en train (début 2006) de préenregistrer ses scènes "d'interaction humaine" (celles, assez brèves, car il restait essentiellement utilisé pour l'action, révélant les diverses facettes de sa personnalité) pour équilibrer petit à petit le personnage (ni trop ceci, ni trop cela, pour que ce ne fût pas caricatural, tout en n'étant "pas banal") qu'il n'aurait ensuite qu'à imiter fidèlement. Vers la fin du second opus il serait lacéré par une bestiole (ressemblant au croisement d'une raie et d'une chauve-souris à six pattes) sur laquelle il marcherait par inadvertance au moment où il serait sur le point de frapper un de ses ex-camarades d'un revers d'épée à deux mains (pas d'armes à rayons ni même à poudre, dans ces films. Juste des arbalètes à répétition (dont des modèles miniatures à dards empoisonnés), comme moyen de frapper à distance), d'où des cicatrices dans le troisième (l'intérêt d'un acteur émilianométrique était que l'on pouvait l'esquinter sans l'enlaidir, à moins de le déformer avec une presse hydraulique), au cours duquel il serait estropié par une explosion avant d'être tué (vers la fin) et de revenir comme mort-vivant après la première moitié du quatrième: "ah non: pas lui!" "Eh si...". Ce type de retour avait déjà servi dans les "Sartilvar" et dans "Le drakkar fantôme", mais selon les prévisions de VTP ceux qui auraient assez aimé les trois premiers "Durgavok" pour aller voir le quatrième opus dès sa sortie apprécieraient. Du "gros qui tache" (du point de vue des non-fans de Kerfilm) comme "Le crépuscule des gueux" avait fort bien marché urbi et orbi, de même que "Les maîtres du fer".

. Dans les "Durgavok" y aurait un marché aux esclaves (car les clans étaient visiblement éthniques, sans que ce fût explicitement mentionné), des seigneurs, des gueux, des bandes errantes (certaines disposant de véhicules électriques, toutefois, d'autres utilisant des animaux de trait exotiques), des effets météorologiques (mer, ciel, tremblements de terre, volcanisme): de quoi bien meubler les quatre films sans se répéter tout en gardant un "air de famille" sur l'ensemble. VTP avait veillé à ce que l'on pût savourer un des films sans avoir vu les autres, même si les voir dans l'ordre apportait quelque chose de plus mais qui n'était pas indispensable pour comprendre et se laisser entraîner dans l'histoire, chaque tranche "tenant toute seule" sans avoir à commencer par un résumé de ce qui s'était passé avant.

. Durgavok ne ferait peut-être pas des scores "portavionnesques" en raison des possibilités croissantes de piratage, avec l'augmentation du débit du Lioubioutchaï 4 (utilisable avec les antennes motorisées du 3): l'utilisateur devait encore se contenter d'une définition médiocre (même par rapport à un magnétoscope VHS classique) pour ne pas effrondrer son niveau de priorité en récupérant un film (en plusieurs fois, de préférence, sinon le débit diminuait trop), mais ça motiverait les chaînes de télévision à ne pas payer aussi cher que jadis pour le diffuser, surtout si VTP traînait trop à le leur proposer après la sortie en salles. Les grands films d'action stéréoscopiques perdant beaucoup à être vus ainsi, l'exploitation en salles en pâtirait peu, du moins dans les pays (comme la France) où le prix des entrées était devenu très raisonnable et où les salles stéréoscopiques en vraies couleurs étaient présentes dans toutes les grandes villes ainsi que beaucoup des moyennes. Les "gros" Kerfilm étaient de ceux que beaucoup souhaitaient revoir "en grand" même en les ayant déjà vus en vidéo (là où l'on avait accès à des salles de bonne qualité et bon marché) donc VTP était sûr de rentabiliser le projet (aucun n'avait perdu d'argent à ce jour, même si certains avaient généré jusqu'à trente fois plus de bénéfices que d'autres) donc il fallait le tourner avant que Bollywood ne fût capable de proposer quelque chose de comparable.

. Aux J.O. d'hiver de Salt Lake City (Utah), Ferral (seul sportif "made in VTP" y participant) décrocha cette fois la médaille d'argent. Effets de changements de couleurs par vagues (comme sur les pouples) sur tout son costume par inclusion de fibres optiques (sur fond noir) et l'utilisation comme sources de diodes bleues et rouges, plus quelques vertes. Ca ne faisait pas trop "lumineux", mais la couleur variait nettement au fil de ce qu'il faisait. Cela se propageait aussi dans les membranes "nageoires" (façon murène) cousues le long du dos, des manches et des jambes (surtout vers le bas). On avait déjà vu cet effet de nageoires sur d'autres patineurs, mais la variation de couleurs en cours de programme était une nouveauté. La première fois, on avait l'impression qu'il avait changée de tenue au cours de son premier "quadruple", car les couleurs et l'orientation des marbures n'étaient plus les mêmes qu'avant. Le procédé avait d'abord été utilisé discrètement, en procédant aux transitions pendant les mouvements rapides, puis pendant les deux dernières minutes il avait été visiblement mis en oeuvre y compris pendant les transitions, avec des effets d'ondes (comme le relfet de l'eau d'une piscine sous un plafond, mais d'autres couleurs), de dégadés, etc. L'effet était plus sobre que les "guirlandes lumineuses" du final de 2002, et semblait accompagner la musique dont les parties les plus calmes avaient quelque chose d'aquatique, évoquant certains morceaux du groupe "Air", alors que celui utilisé en championnat d'Europe s'inspirait de la musique péruvienne. Sur le costume du programme court, il y avait un effet de variation de couleurs mais obtenu passivement: des micro-cannelures réfléchissantes en surface qui faisaient que selon l'angle d'observation, on voyait du noir, du bleu, du mauve, du rouge, puis du noir, au même endroit, quand il pivotait (à d'autres endroits c'était noir, bleu, cyan, vert, noir), donnant un peu l'impression qu'un effet de lumière irisée à direction fixe était projeté et défilait sur lui quand il pivotait, bien que l'effet produit n'eût pas été non plus celui-là dans la réalité.
. Des progrès dans les transitions à effectuer lors du programme court avait permis de ne pas trop perdre de places le premier jour: il y était onzième, puis comme son public en avait l'habitude, le programme libre l'avait fait nettement remonter: plusieurs 5,9. Lors de son arrivée sur la glace pour le libre, où l'on n'avait pas encore vu fonctionner les changements "actifs" de couleurs, les commentateurs/trices de la télévision française:
- il faut aussi savoir que Goeffroy Ferral est myope comme une taupe, qu'à cause des sauts il ne peut pas porter de lentilles mais que ça ne l'empêche pas de réussir des quadruples et des enchaînements compliqués.
- ah mais s'il ne voit pas bien le public ni les juges il peut se croire à l'entraînement et ça, c'est beaucoup de pression psychologique en moins.
- c'est sûr ça peut compter aussi, surtout qu'il semble plutôt timide dans ses interviews. Ah, voilà déjà le premier "quatre quatre" à rotation inversée: ça pour le moment il est le seul à le faire, et la réception est correcte.
- eh, les manches sont bleues...
- et alors?
- elles étaient noires, avant
- tu es sûr?
. Le bleu s'assombrit progressivement au cours de la transition, mais après le saut suivant c'était du rouge qui était apparu en marbrures (estompées dans le fond noir) un peu partout. A ce stade, il n'y avait pas encore d'effet d'animation, mais juste d'apparition pendant des figures rapides (où l'on n'y pensait pas) et de disparition graduelle ensuite. On pouvait se demander si c'était un procédé électrique, thermique (conçu pour réagir à l'effort fourni pendant les sauts) ou chimique (façon ver luisant ou balise pour homme à la mer) en brisant une micro-encapsulation. Au fil du programme les effets s'enrichirent et s'animèrent plus, semblant réagir à la fois à la musique et aux mouvements.
. Vers la fin:
- combinaison quadruple-quadruple-triple: ce sera donc le seul triple de son programme cette fois.
- oui, au championnat d'Europe ça avait été 4-3-3, donc la prochaine fois on verra peut-être un 4-4-4 final?
- et la pirouette finale: ça il les tient de plus en plus longtemps.
- normalement il a tout bon, là. Il y avait la réception du premier double lutz piqué qui n'était pas impeccable, mais vu le bonus que peut valoir le 4-4-3 placé en fin de programme, ça ne devrait pas lui coûter trop cher.

Après l'épreuve:
- on dit que vous avez un style de patinage japonais, qu'en pensez-vous?
F- j'aime bien ce qu'ils font donc ça doit m'influencer.
- il y a eu beaucoup de chutes chez vos concurrents, pensez-vous que la mode des quadruples y soit pour beaucoup?
F- c'est possible. Ca dépend surtout de l'entraînement et de pouvoir se vider l'esprit le jour J.
- pensez-vous avoir été souvent sous-noté en particulier sur la note artistique?
F- ça dépend beaucoup de ce que le jury a vu avant.
- vous finissez premier du programme libre alors à quoi attribuez vous votre onzième place du programme court?
F- les dix autres étaient meilleurs ce jour-là.
. Il avait pensé ajouter "mais neuf n'ont pas récidivé" mais ce n'était pas dans la ligne de son personnage qui ne devait critiquer personne, même indirectement. "Ca dépend beaucoup de ce que le jury a vu avant" montrait qu'il savait que la notation n'était pas objective, mais n'accusait pas le jury de le faire délibérément. Son rôle était de ne pas déranger, sauf par le classement s'il progressait. Il ne se dévaluait pas non plus: il exprimait le moins possible de jugement de valeur, alors que les questions l'y incitaient souvent, sauf des évidences comme "étaient meilleurs ce jour-là". Il n'était pas d'un tempérament agressif et VTP l'avait entraîné à ne pas tomber dans les pièges des interviews, en lui en faisant passer de toutes sortes en "examen blanc". Tout en n'ayant pas l'air fermé et en restant décontracté, Ferral ne deviendrait pas un "bon client" de bétisier: ni sur la glace, ni à l'oral, ce qui n'interdisait pas une petite dose d'humour:
- le costume caméléon, comment ça marche?
F- [sur un ton de confidence] c'est un coton transgénique à base de méduse lumineuse:
. Il passa la main droite sur sa manche gauche (qui semblait noire, à ce moment) et des irisations bleu/mauve/rouge réapparurent d'un coup, puis se déplacèrent en s'éteignant progressivement, l'effet "réaction animale" ayant été programmé. L'idée d'évoquer la méduse lui était venue de l'expérience faite en greffant ce gène à des pommes de terres qui devenaient luminescentes.
- et ça ne pique pas?
F- on n'a pas clôné les filaments.
- vous êtes à la fois acteur et patineur, jouerez-vous un jour un tel rôle?
F- pas avant d'avoir renoncé aux compétitions réelles, sinon ce serait contraire au principe de l'amateurisme puisque les rôles sont rémunérés.
. Il y avait déjà eu de tels rôles, parmi des personnages de séries télévisées (plus souvent des filles que des garçons) mais ce n'était pas lui qui les avait joués. Toutefois, il avait servi au préenregistrement des mouvements qu'ensuite montage et trucages permettait à l'acteur d'imiter de façon réaliste.

. Ferral n'avait gagné qu'une seule compétition internationale: le championnat d'Europe 2005, les deux Russes ayant l'un chuté l'autre posé une main, ce qui avait fait dire à un des commentateurs français "c'est la Bérézina à l'envers", tout en ayant toujours terminé dans les cinq premiers (depuis février 2002) et souvent 3ème ou 2ème. Lorsqu'il avait été interviewé au sujet des Russes, en lui demandant:
- mais c'est tout de même grâce aux deux meilleurs que vous qui ont commis des erreurs.
F- les meilleurs en moyenne sur l'année: sûrement, mais pas aujourd'hui. Et c'est sûr que les deux en même temps, c'est comme les éclipses: ça ne reviendra pas souvent.
. Il n'avait pas osé dire "quand on est meilleur que moi, on ne tombe pas" donc avait cherché une formule plus discrète, tout en reconnaissant que ça tombait bien pour lui.

. "Le virus de l'année" était sorti le 1er mars avec un score "moyen-inférieur" pour du VTP (les moyens mis en oeuvre n'étant pas non plus de type "superproduction"), tout en restant un succès à l'échelle du cinéma mondial.

. Erwann apprit qu'il aurait cet été "Mort radieuse", et un film de piratage aérien (titre non encore choisi), tous deux par VTPSF, puis plus tard "l'instinct", par VTP, et un film pseudo-vernien d'aventures coloniales avec navire à vapeur à roues à aubes, indigènes canibales, cités mystérieuses aux pièges sophistiqués, etc. Il aimait bien les films "façon Jules Vernes" de VTP, avec les accessoires scientifiques en laiton poli, capes à rabats, montres de gousset, chapeaux haut-de-forme, et des machines à vapeur partout. Il y ferait un jeune aristocrate anglais plutôt snob, au début, devant participer à l'expédition parce que c'était une condition testamentaire de son père. Il serait peu apprécié de la plupart des membres de l'expédition, au début, mais certaines péripéties allaient montrer que le flegme britannique tenait aussi lieu de sang-froid lorsqu'il fallait prendre sans aucune hésitation des décisions efficaces dont des gens au tempérament plus sanguins s'avéraient incapables, de sorte que ce qui n'était en fait de sa part que du rationnalisme passait alors pour du courrage. L'évolution des rapports négatifs ou positifs entre personnages n'était qu'en arrière-plan de l'aventure "au premier degré", qui, comme toujours dans du Kerfilm, détenait une force d'entraînement du spectateur lui faisant prendre le reste avec sans avoir le temps de l'analyser: ce serait pour une prochaine scéance, éventuellement.
. VTP avait d'abord prévu Jarkko ou Alexandre, dans le rôle, estimant qu'Erwann faisait plus allemand (ou finlandais) qu'anglais, mais aurait encore l'usage d'Alexandre dans de la HF tandis que Jarkko n'était pas suffisamment bon acteur, selon eux, pour une partie de ce rôle. Jarkko avait été recruté surtout à vue, et s'il donnait satisfaction dans ce que VTP lui donnait à faire, c'était parce que c'était choisi en fonction de ses compétences. Alexandre aurait pu jouer ce rôle si VTP ne l'avait pas déjà réservé pour un autre. Jarkko jouerait dans un film de "guerre froide": "Code 518": intéressant en soi et avec beaucoup de morts "inexplicables" par poisons indétectables, mais dans les corde de Jarkko pour le rôle qu'il y aurait: plus souvent vu de près qu'Erwann dans ses films.

. L'évènement du printemps fut la mort de Saverio Tarsini. Tout était prévu pour tourner les HF de cette année, mais y en aurait-il d'autres ensuite? La question se posait aussi pour les péplums. Dans un forum (Lioubioutchaï) quelqu'un lança la discussion: "Tarsini décédé: Erwann d'Ambert et Vittorio Cario bientôt chômeurs?" Erwann fut autorisé par VTP à répondre depuis la Finlande à une petite interview à ce sujet, dans laquelle il rappela qu'il ne l'avait jamais rencontré, qu'il ne le connaissait que par ses oeuvres, "comme tout le monde", et d'ailleurs qu'il ne connaissait personne ayant rencontré Tarsini en vrai, au point de se demander s'il existait réellement ou seulement fictivement comme "Nicolas Bourbaki".

. En mai-juin, il y aurait le tournois inter-nations de rinnepallo (Finlande, Suède, France, Belgique, Argentine et, pour la première fois, Irlande). On disait "inter-nations" pour ne pas confondre avec "des six nations" qui était celui du rugby. Il y aurait cet été la coupe du monde de football en Allemagne, et en novembre (temps mort d'actualité sportive, sauf les années en 4n+3) la première coupe du monde de rinnepallo.

. Vinland sortit le 26 avril ' et confirma qu'il y avait encore beaucoup de public amateur de nouvelle saga viking. La fréquentation au lancement était meilleure que pour "Kuivatelakka" que VTPSF estimait pourtant d'un niveau supérieur mais ciblait un public moins large: les fans de surnaturel. Le premier des "Durgavok", fortement pré-produit pendant le début de l'année (les scènes de voiliers spaciaux et d'attelages de "gravipodes", de cités-astéroïdes dérivantes, etc, n'avaient pas besoin des acteurs), pourrait être post-produit pour juillet. Durgavok offrait une esthétique inédite et fascinante, tout en gardant le rythme, la tension et la densité d'action ayant fait le succès des autres productions VTP: pas question de miser sur l'esthétique pour diluer le scénario, car si les gens n'avaient pas le temps d'adminer et explorer ce qu'il y avait à l'écran "jusqu'au fond", pris par ce qui s'y passait, tant mieux: cela les inciteraient à revoir le film. Ce principe avait fort bien servi les oeuvres tarsiniennes de VTP, le tout étant de renouveller l'offre et ne pas se contenter de transposer un scénario antérieur dans un contexte inédit. Il pouvait ainsi y avoir quatre Durgavok, éventuellement cinq (VTP avait préféré en tourner quatre plus denses), mais pas six de cette durée. Il n'était toutefois pas exclus, si le succès était massif, d'en dériver deux ou trois ans plus tard une série télévisée: quand l'informatique disponible aurait démocratisé les effets infographiques des ' au point de pouvoir s'en servir dans une série hebdomadaire. Il y avait ainsi eu une série télévisée baptisée "DGCCRF" dérivée d'Eurotoxique: trente épisodes sur les fraudes sanitaires et alimentaires, souvent drôle sans avoir l'air de vouloir l'être, et "à ne pas regarder pendant les repas".

. VTP avait donc encore ces HF à tourner avec lui, mais ensuite il n'y en aurait plus avant... On ne savait pas. Même problème pour les grands péplums, d'ailleurs.

. Bien que le canibalisme ne fût pas officiellement autorisé en Norvège, on soupçonnait nombre d'habitants des zones forestières de se nourrir de la disparition des touristes: il y avait eu beaucoup de disparitions cet été. Grâce à son pétrole, la Norvège était un pays riche, mais le goût de la chasse y restait fortement ancré, et quoi de plus savoureux (dans la pensée, sinon dans l'assiette) que la chasse à l'homme? Le film "Jakt" ne mettait pas en oeuvre des Norvégiens canibales, mais il avait déjà fait baisser (affirmait l'office du tourisme norvégien, pour se plaindre de cette oeuvre) le flux touristique de 15%, après sa diffusion dans toute l'Europe. Ce qui était certain, c'était que dans les deux tiers des disparitions de l'été 2005, la police norvégienne n'avait retrouvé ni cadavre, ni véhicule. Les véhicules pouvaient avoir été revendus en Eruope de l'Est via la Russie, tout au Nord, mais les cadavres? Il était un peu "facile" d'attribuer leur disparition aux loups: les loups laissaient les os sur place, eux.

. BFR n'avait pas pris le risque de s'implanter en Chine et s'en félicitait maintenant que ce pays connaissait une récession profonde (en produit net: une vraie) dûe à l'autonomie du Tibet (qui contenait beaucoup de ressources naturelles jusqu'alors pillées par Pékin) et la concurrence des Russes dans le domaine de l'électronique grand public, le taux de robotisation poussé des nouvelles usines russes balayant l'avantage constitué jadis par le coût très bas de la main-d'oeuvre chinoise. La Chine n'avait pas eu le temps (puis plus eu les moyens) de lancer l'équivalent du réseau Lioubioutchaï, lequel avait grandement facilité l'intercommunication des dissidents et séparatistes de tous bords, et pas uniquement au Tibet: l'Etat-prison chinois s'était fissuré de toutes part, en plus des frappes de "désindustrialisation" pratiquées par les résistants tibétains (très probablement avec de l'armement et surtout du guidage satellitaire russe: tirer ainsi (par résistants interposés) une balle dans le genou d'un concurrent industriel était une occasion que Moscou n'avait certainement pas manquée) mettant hors service pour plusieurs années les plus grands barrages et autres équipements stratégiques de grande taille et grand coût de reconstruction. Réduisant ses achats de bons du Trésor américains (faute de pouvoir faire autrement), l'Etat chinois affaibli avait accentué l'effondrement du dollar, et donc de sa plus grosse créance sur l'étranger.
. L'Europe était dans des situations diverses: les pays ayant fortement réduit leurs dépenses inutiles (voire nuisibles), comme la France, s'en sortaient assez bien, tandis que la chute soudaine du cours du pétrole (par effrondrement des demandes chinoises et américaines, lesquelles avaient eu bien plus d'impact que les mesures d'économies et de susbtitutions de sources d'énergies opérées ça et là en Europe) plombait les bilans norvégiens et anglais. Le pétrole n'était pas redevenu bon marché, mais la hausse dissuasive avait cessé, avec même un repli non négligeable: du pétrole cher, mais pas "hors de prix". La France bénéficiait de sa baisse démographique et de son autonomie énergétique croissante: outre les économies "visibles" comme la géothermie et la réduction considérable des déplacements évitables ainsi que du camionnage (depuis que la SNTF assurait un service à l'abri des grèves, avec du personnel moins nombreux et surtout bien moins cher, une grande partie du fret avait repris le rail), il y avait beaucoup de baisses indirectes de consommation d'énergie dans l'agriculture (taxation "punitive" des engrais et pesticides, lesquels étaient gloutons en énergie pour leur fabrication et leur transport), dans l'élevage (les "chairs artificielles" se contenant d'électricité géothermique), dans le chauffage (la taxation "plein pot" du fioul domestique y ayant contribué, surtout quand les gens s'étaient rendus compte que l'on vivait tout à fait bien en ne chauffant qu'à 14°C, voire moins), dans l'école (moins d'élèves faisant chacun bien moins de jours de classe), les hôpitaux, etc.

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